안 에베르의 소설 "카무라스카Kamouraska"의 단절과 향수의 과거

Abstract

Le roman d'Anne Hebert, Kamouraska est publie a l'epoque qui connait une evolution rapide et des changements sociaux profonds qui marquent un virage dans l'histoire du Quebec. Et on y trouve la portee sociale considerablement enrichie. Plus precisement, l'auteur transpose dans ce roman les conflits sociaux des annees 1960-70 qui concernent le rapport au passe. Kamouraska depeint une penible epreuve du sujet. Mais elle se montre comme un rite de passage que le sujet doit subir. Cette epreuve commence par la rupture avec le passe. La rupture concerne le passe tragique avec lequel l'heroine entretient ; le passe qui se caracterise par les ideologies du pouvoir clerical ou on privilegie les valeurs morales et religieuses, l'autorite, la conservation, la hierarchie sociale, le travail agricole et la superiorite de l'Eglise sur l'Etat. Cette rupture est, sur plan de l'individu, est une action de rite que notre heroine accomplit pour se liberer de son etat feminine qui consiste a la passivite ; sur le plan du groupe social, celle que la societe quebecoise accomplit pour remplacer le sens d'identite canadienne-francaise. Mais puisque cette action qui signifie la renaissance est une tentative que la societe quebecoise fait pour bien preparer l'avenir, elle se trouve encore comme dans la matrice sombre et comme dans un etat de repos. Elisabeth Tassy ne veut pas faire murir la semence du malheur dans son ventre, comme quoi elle se voit purifiee et elle voit la semence de son espoir par la mort du passe. Meme si la Revolution tranquille ebranle l'ordre etabli et permet la modernisation tellement attendue du Quebec, la croyance et la passion des neo- nationalistes chez eux la Revolution doit se terminer par l'independance du Quebec temoignent du fait qu'on doit attendre encore la transformation radicale. C'est alors ou le sujet subit de dures epreuves. Le desir de rupture etait la croyance profonde du sujet, mais le passe existe pour toujours et donc ne peut pas etre disparu. Par consequent, notre heroine voit son identite se scinder en deux parties, l'une presente et l'autre passee, la premiere rejetant la seconde pour se proteger. Cette reflexion rappelle que loin d'etre une societe ou regnerait l'unanimite sociale, le Quebec apparait divise par des classes sociales et les partis politiques aux interets divergents. Cette division marque une crise pour le sujet qui veut etablir son identite specifique. Cependant la crise constitue, en general, un tournant decisif. L'heroine veut restituer le bonheur du passe dans un lieu de reve qui n'existe pas dans le reel pour surmonter son dedoublement. Ce reve est un lieu “sacre” ou l'heroine recourt a “moi” libre qui prend sa source dans son enfance(le passe du passe) et a “nous” fusionnel dans l'union amoureuse(le prolongement de ce passe). D'une certaine maniere, ce “moi” libre et ce “nous” fusionnel n'evoquent-ils pas de la communaute quebecoise que le discours nationaliste des annees soixante utilse a profusion pour parler du pays reve? C'est ainsi que ce moment de tournant prend le role de pont entre le passe et le present, et trouve la voie de futur sur laquelle respire l'individu et la collectivite comme le sujet ou le systeme harmonieux des parties differentes. De ce point de vue, ne serait-ce pas dans ce passage de mode de pensee collectiviste a une vision du monde individualiste que reside la verite de Kamouraska ou l'auteur presente une figure feminine qui cherche a affirmer son individualite en se troublant dans ses quatre vies et ses quatre noms?