노르망디, 플로베르의 소설과 생의 배경

Abstract

Madame Bovary qui porte le sous-titre <moeurs de province> décrit la Normandie. Or, la Normandie, en tant que décor romanesque, se révèle morne et déserte; elle n'a ni éclat ni ampleur. Le roman dépeint la Normandie, non dans ce qu'elle a de riche et d'aisé, mais dans ce qu'elle a d'étriqué: ce qui se rapporte à toutes les provinces du 19e siècle. A l'époque, la province présente dans son ensemble une uniformité qui fait avec Paris un contraste sensible; c'est-à-dire que le provincial n'ayant plus d'autre rôle à jouer que celui de la victime, la province d'alors est le lieu privilégié du vide, de l'ennui, du négatif. C'est pourquoi dans le roman la province se caractérise par les aspects de nullité. Conformément à la vision de l'époque, la Normandie se montre certes étroite, monotone et triste. Ainsi, Flaubert présente les exubérances presque sombres de son pays. Ces aspects générals de la province apparaît à Emma Bovary comme responsable de son malheur et de son drame.La Normandie est aussi le pays natal de Flaubert. Il est né, a grandi à Rouen, ensuite à Croisset. Depuis qu'il s'est installé à Croisset, il s'est éloigné du monde en abandonnant toute vie active et, reclus dans sa maison, il s'est consacré uniquement et seulement à la littérature. La vie quotidienne prend dès lors une couleur de monotonie, de silence et de solitude. Mais il n'a pas du tout à l'égard de sa vie solitaire une attitude négative, bien au contraire, il la revendique pour penser, lire et écrire. Par l'écriture, il essaie de s'élancer au-delà du monde réel, de chercher la liberté que le réel n'assure pas toujours et pleinement, et de s'envoler vers l'infini. Il est donc évident que la Normandie terne, étroite comme décor romanesque se rapporte non seulement à un trait de l'époque, mais aussi à la prise de conscience de l'auteur du réel. La Normandie mesquine et sombre n'est autre que l'ignoble réalité. En livrant son héroïne à la mort, Flaubert proteste contre la vie qui n'est pas à la hauteur de son souhait. Quant à lui, la maison de Croisset devient le seul lieu qui lui permette de se lancer dans sa besogne. Grâce à la claustration a lieu le prodige d'une dilatation immense qui s'élargit vers l'infini. A ce titre, Croisset, lieu de solitude et de silence, se transforme en lieu de salut. Pour ce qui est nécessaire à son travail, Flaubert devient volontairement “l'ermite de Croisset”.